Les listes de diffusion

Dans sa recherche sur les listes de diffusion, Jacques Audran se penchent sur le type d'interaction qui naît de ce moyen d'échanges sur l'Internet, tout en analysant la portée et la façon dont ceux-ci se déclinent. Il cherche à connaître le rôle précis de l'outil informatique dans le processus dialectique propre au genre.

Une première observation de l'auteur est la liberté de parole qu'offre ce mode d'échange. En effet, il est intéressant de remarquer qu'au-delà d'une relative liberté dans les propos eux-mêmes, celle-ci peut s'inscrire dans la forme du propos et ainsi, par biais de stratégies textuelles, offrir aux membres de la liste la possibilité de s'exprimer dans un registre affectif. Seconde observation, la facilité d'utilisation. Là encore, je trouve intéressant de corréler la liberté d'expression et la simplicité de l'outil, puique tout un chacun doué des rudiments à manipuler un ordinateur peut avoir accès à des réflexions collectives souvent fort constructives. Puisque la recherche a été écrite par un Français dans un contexte français, j'en profite pour citer mon expérience à ce sujet. J'en appelle à mes collègues québécois pour nous éclairer de leur expérience, mais à vrai dire, les salles des professeurs françaises sont souvent loins d'être des modèles de travail de groupe, ou espèces de marchés pédagogiques où s'échangeraient recettes et ingrédients. Ainsi, les listes de diffusion sembleraient pallier la carence en ce commerce intra-professionnel et même participer de façon très constructrive à l'enrichissement général de la communauté internautique des professeurs. Loin de se limiter aux débats, les listes de diffusion peuvent lancer des thèmes de réflexion sur des sujets très pratiques, comme solliciter des ressources pour enseigner à l'aide de la vidéo ou encore élaborer collectivement une séquence. Ce dernier exemple est celui qui m'a semblé le plus séduisant car il permet à des professeurs isolés géographiquement ou au sein même de leur établissement de pouvoir compter sur la communauté en ligne et de partager leur savoir. La liste "edu-ressources" à laquelle je suis inscrit illustre parfaitement mon propos.