Blogue de Didier

Ce soir, nous avons finalement assemblé les pages Web des uns et des autres pour donner naissance au petit http://www.er.uqam.ca/nobel/r35724/MartineP. J'ai été impressionné par le travail et l'investissement de certains de mes collègues. Je suis tout de même assez fier de mon travail même si je sais que j'aurais pu le peaufiner. Mes pages sont volontairement sobres, car je n'aime pas visiter des pages remplis d'animations dessinées. D'une part, je ne trouve pas cela très esthétique, et c'est pour moi une surcharge visuelle, et d'autre part je n'ai pas grand intérêt pour les affaires du primaire. Je compte bien retourner à l'enseignement des adultes parmi lesquels je suis plus à l'aise. Cela étant dit, le résultat d'ensemble du site est très intéressant et informatif. D'un point de vue pédagogique, ce projet de site Web commun a été, me semble-t-il, très bénéfique, surtout dans les phases finales, puisqu'il a permis de mettre directement en pratique les connaissances apprises lors des ateliers technologiques, notamment avec Frontpage et Word.

Puisque j'ai loupé le dernier cours, j'ai visualisé la présentation Powerpoint sur l'évaluation des sites Internet. J'ai immédiatement fait un lien (mental, bien sûr) avec mes recherches pour le devoir de session. Puisqu'une partie de celles-ci se fait sur l'Internet, il me faut sélectionner, trier, évaluer, vérifier les sources, etc. dans ce qui me semble parfois un véritable océan d'informations où tout et n'importe quoi circule. Ainsi, l'enseignant se doit de transmettre non pas un savoir mais plutôt un savoir-faire, une méthodologie d'utilisation de l'Internet, non seulement technique mais aussi dans une démarche métacognitive afin de permettre aux apprenants à filtrer et évaluer les flux et les flots d'informations.

Je suis bien malade ce soir, mais comme je n'aime pas louper un cours, je me traîne misérablement jusqu'au clavier pour y faire un petit bilan sur le travail de session. Je suis alité depuis plusieurs jours et je n'ai pas avancé comme je l'aurais aimé. Je connais déjà la substance de ce que je veux y mettre et j'ai réuni la plupart de mes sources. Il faut que je m'y remette pour rendre le travail final mardi prochain. Pour l'instant, tout est rédigé dans Word et je vais essayer de transférer à FP ce weekend. Mon sujet, le courriel, est intéressant et offre matière à étude. La seule difficulté réside dans la direction à prendre, la bonne si possible...

L'exécution de l'atelier 9 m'a rappelé un film pas très bon, "Section 9", une vague histoire de trouble de la personnalité dissociée. Tout a commencé par mes pas confiants et assurés dans la salle A du laboratoire informatique à la recherche d'un poste PC pour réaliser un atelier qui somme toute était facile. Le premier PC que j'ai utilisé n'a pas été très coopératif puisqu'il ne me permettait pas de télécharger les fichiers musicaux de webCT, car sa version de lecteur média n'était pas "pro" et donc n'autorisait pas de "sauvegarder comme source". Okay. Le second PC devant lequel je me suis assis m'a permis de non seulement sauvegarder les fichiers, mais aussi de les utiliser dans Frontpage. En ce qui concerne les documents vidéo, c'est à ce moment-là que ma personnalité à commencer à osciller. Trois autres PC plus tard, je ne parvenais toujours pas à insérer les fichiers vidéo dans mon document Frontpage. J'ai bien essayé d'insérer des fichiers de plusieurs formats vidéo différents mais rien n'y a fait et Frontpage s'est montré plus que rétif à toutes mes tentatives. Pour finir, et pour ne pas quitter le labo en hurlant sur une civière, je me suis résigné à insérer le seul document qui avait les faveurs de FP, un fichier avi. Cette expérience n'a fait que renforcer mon antipathie pour les PC, monde où tout est inutilement compliqué et laid, et m'a fait prendre conscience des possibles raisons pour lesquelles les professeurs peuvent être amenés à ne pas considérer certaines technologies comme des options "d'aide" pour leur enseignement. J'ai tenu 2h30 dans ce labo, parce que j'en avais le temps, mais d'autres auraient pu jeter l'éponge bien plus tôt, et à juste titre. Vive Pomme.

Ce soir, mes collègues et moi nous sommes réunis pour finaliser la structure du site web collectif, qui commence à avoir de l'allure. Ca a été productif et je pense que l'on va pouvoir mieux se concentrer sur le contenu à élaborer maintenant...

J'ai été plutôt impressionné par la belle cascade pédagogique autour d'une seule chanson de la page web Ojala que llueva cafe - una aventura dominicana. Même si je ne bois plus de café, et loin de moi l'idée qu'il en pleuve, j'ai trouvé le site plaisant, joli et logique. Les étudiants peuvent avoir une rétroaction immédiate avec la correction des exercices à trous ou une rétroaction ultérieure dans le cas de l'analyse du texte qui est envoyée par courriel à la professeure. Bien sûr, un des avantages indéniables du site en est la possibilité d'écouter la chanson autant de fois qu'il est nécessaire à l'apprenant pour qu'il se sente à l'aise.

J'avais déjà fait une formation de webdesign avec Dreamweaver, lequel offre plus de possibilités, mais les ateliers Frontpage sont un bon moyen pour me refaire la main.
Les ateliers deviennent intéressants pour moi, car on est à un niveau où on est capable de réaliser la structure nue d'un site web, l'ossature que l'on va pouvoir vêtir, l'étape créatrice. C'est le moment libérateur aussi, celui où le fond et la forme vont s'unir pour assurer la potentielle paternité d'une multitude de sites à contenus pédagogiques, entre autres. C'est le printemps.
Je me permets de citer ici la page de cours d'une amie professeure de français dans un college aux Etats-Unis (et j'ai sa permission) pour illustrer ce qu'il est possible de faire avec Frontpage et qui ne requiert pas un niveau très avancé en webdesign  : la page de Laurence. Je trouve la page Projet multimédia : publicités particulièrement intéressante ; d'un point de vue de conception de site, la page n'est pas très élaborée mais peut constituer un complément précieux au cours.
Parmi mes liens, j'ai ajouté celui d'une introduction au webdesign. Le tableau à propos de la signification des couleurs est remarquable.

La recherche menée par Hélène Knoerr et Alysse Weinberg publiée en 2005 voulait comparer l'approche traditionelle et l'approche multimédia dans l'enseignement et l'apprentissage de la prononciation du FLS. A l'issue de l'étude, même si les deux approches ne se distinguent pas de façon significative dans les résultats, il reste que le niveau de satisfaction est beaucoup plus élevé chez les sujets qui ont utilisé l'approche multimédia, ce qui est une bonne chose puisque, comme on l'a vu dans le cours sur la compréhension auditive, la technologie peut participer à faire baisser le niveau de stress des apprenants en proposant des interfaces attrayantes et enrichir les leçons de chansons, de musique, etc. Dans les cours de langue en laboratoire de langue à l'Uqam auxquels je participe, il est clair que les apprenants peuvent, d'un petit clique, s'exposer aux intrants autant de fois qu'ils le désirent, s'enregistrer très facilement, gérer leur progression dans le temps, consulter les leçons dans webCT, avoir accès en même temps à des services de voix de synthèse en ligne, des dictionnaires pour la transcription phonétique, etc, et tout cela de façon rapide et efficace. C'est sûr qu'une application multimédia englobante qui rassemblerait tous les outils cités plus haut serait encore mieux. Mais j'ai discuté avec la professeure de ce cours et avec quelques étudiants lundi dernier, et tant du point de vue de l'organisation de l'outil du côté "master" que celui de son utilisation et mise en pratique par les étudiants, tous s'accordaient à reconnaître les bénéfices de Can8 et de l'ordinateur dans les progrès de la compréhension auditive. La professeure a toutefois confessé que Can8 méritait d'être amélioré et simplifié.

Hier soir, la professeure nous est revenue au sujet des blogues et malgré une évaluation très basse de mon travail, je suis content d'avoir une petite rétroaction sur lui. J'ai déjà commencé à remanier certaines de mes réflexions afin d'en extraire toutes traces de subjectivité déplacée dans le cadre de notre cours. En lisant les blogues de mes collègues et d'autres, il n'est pas toujours aisé de trouver des limites ou de se définir un cadre de réflexion qui puisse seoir à ce type d'exercice.

Dans sa recherche sur les listes de diffusion, Jacques Audran se penchent sur le type d'interaction qui naît de ce moyen d'échanges sur l'Internet, tout en analysant la portée et la façon dont ceux-ci se déclinent. Il cherche à connaître le rôle précis de l'outil informatique dans le processus dialectique propre au genre.

Une première observation de l'auteur est la liberté de parole qu'offre ce mode d'échange. En effet, il est intéressant de remarquer qu'au-delà d'une relative liberté dans les propos eux-mêmes, celle-ci peut s'inscrire dans la forme du propos et ainsi, par biais de stratégies textuelles, offrir aux membres de la liste la possibilité de s'exprimer dans un registre affectif. Seconde observation, la facilité d'utilisation. Là encore, je trouve intéressant de corréler la liberté d'expression et la simplicité de l'outil, puique tout un chacun doué des rudiments à manipuler un ordinateur peut avoir accès à des réflexions collectives souvent fort constructives. Puisque la recherche a été écrite par un Français dans un contexte français, j'en profite pour citer mon expérience à ce sujet. J'en appelle à mes collègues québécois pour nous éclairer de leur expérience, mais à vrai dire, les salles des professeurs françaises sont souvent loins d'être des modèles de travail de groupe, ou espèces de marchés pédagogiques où s'échangeraient recettes et ingrédients. Ainsi, les listes de diffusion sembleraient pallier la carence en ce commerce intra-professionnel et même participer de façon très constructrive à l'enrichissement général de la communauté internautique des professeurs. Loin de se limiter aux débats, les listes de diffusion peuvent lancer des thèmes de réflexion sur des sujets très pratiques, comme solliciter des ressources pour enseigner à l'aide de la vidéo ou encore élaborer collectivement une séquence. Ce dernier exemple est celui qui m'a semblé le plus séduisant car il permet à des professeurs isolés géographiquement ou au sein même de leur établissement de pouvoir compter sur la communauté en ligne et de partager leur savoir. La liste "edu-ressources" à laquelle je suis inscrit illustre parfaitement mon propos.